Installé au Quai 10 à Charleroi dans les anciens bâtiments de la Banque nationale, BeCode propose, depuis janvier 2018, une formation gratuite au codage. Basée sur un modèle pédagogique unique en son genre, en Belgique, l’école propose une formation de 7 mois en cours du jour avec un taux de réussite de 80 %.
En Belgique, à l’horizon 2020, il manquera approximativement 30 000 web développeurs. Un déficit auquel l’école BeCode ambitionne de s’attaquer. Initialement installé à Bruxelles, le Centre de formation au web développement a étendu son réseau et inauguré plusieurs implantations à Liège, Anvers, Liège, Gent, Genk et Charleroi. Une formation qui propose à ses étudiants de maîtriser l’ensemble du processus de création web. “Chez BeCode, vous allez découvrir tous les aspects de la création d’un site web ou d’une application mobile. La formation s’intéresse ainsi à la fois au Front-End et au Back-End”, explique Alixe BOUMERIDJA, Responsable marketing et communication de BeCode. En langage simple, le Front-End, ce sont les éléments du site que l’on voit à l’écran et avec lesquels on peut interagir. Le Back-End, c’est la structure interne du site ou de l’application.
Une formation gratuite
L’inscription à la formation de BeCode est gratuite et s’effectue en lien avec le Forem. Elle s’adresse donc à des demandeurs d’emploi en recherche de reconversion. Après une première présélection effectuée par l’organisme en charge d’accompagnement des chômeurs, l’école effectue sa propre sélection. Un processus auquel BeCode accorde une très grande attention, comme l’explique Alixe BOUMERIDJA: “Sur plus ou moins 100 sélectionnés, 25 débutent la formation”. Une sélection qui s’effectue en deux phases. La première permet d’évaluer les connaissances en informatique des candidats et ce, via quelques exercices basiques. La deuxième, la plus importante, consiste à faire évaluer les candidats par trois jurys différents. Un jury administratif, un jury technique et enfin, un jury qui évaluera la motivation. Un dernier critère particulièrement important pour BeCode. “Nous développons une pédagogie assez spéciale qui ne correspond pas à tout le monde. L’esprit de groupe est très important et le rythme est soutenu. Nous devons donc nous assurer que les candidats pourront s’adapter à la formation”, explique la responsable communication-marketing de l’école.
Une fois sélectionnés, les candidats intègrent une classe de plus ou moins 25 élèves. Débute alors un 1er mois d’apprentissage durant lequel ils vont apprendre le langage du codage de base. “A l’issue de ce 1er mois, l’équipe de formateurs évalue si l’élève peut ou non poursuivre l’aventure. Ce qui est généralement le cas, vu que le processus de sélection est déjà bien poussé”, détaille Alixe BOUMERIDJA. Débutent alors 6 mois de formation intensive sur un rythme de 5 jours par semaine avec des horaires similaires à ceux que les élèves pourraient retrouver en entreprises.
Les compétences humaines au cœur du projet
En parallèle de la formation “technique”, BeCode base aussi et peut-être surtout son modèle pédagogique sur les Softs Skills, ces compétences dites “humaines” et qui, dans l’univers du travail, peuvent faire la différence. “Plusieurs partenaires ou entreprises nous disent souvent trouver des candidats très talentueux mais malheureusement pas adaptés à l’univers et aux contraintes du travail en entreprises ou en équipe”, explique Alixe BOUMERIDJA.
Et ce développement des compétences humaines, Ludovic PATHO, formateur au sein de BeCode à Charleroi, peut en témoigner. “J’ai travaillé durant plusieurs années dans un call center. En avril 2017, j’ai eu la chance de faire partie de la première promotion de BeCode à Bruxelles. Et le modèle proposé par BeCode était particulièrement bien adapté à ma personnalité assez introvertie. Ici, la pédagogie est beaucoup plus active. On est beaucoup plus dans la pratique que d’autres formations en codage, et la preuve que cela fonctionne, c’est que je suis devenu coach alors que ce n’était pas spécialement dans ma nature”.
Un taux de réussite particulièrement élevé
Et aujourd’hui, BeCode offre donc de belles perspectives d’avenir à ces élèves. Des promotions qui trouvent, à 80 %, une issue positive après leur passage par l’école. Soit via un emploi, soit via la poursuite d’une autre formation. Soutenue par le plan Catch et la Région wallonne, BeCode a aussi permis à des anciens de Caterpillar de trouver leur voie sur le chemin de la reconversion comme David THEWISSSEN, Commercial pendant 7 ans pour le géant américain et qui, après sa formation chez BeCode, a lui aussi intégré l’équipe des coachs.
Face au défi de la pénurie de professionnels formés au web développement et aux métiers du numérique, BeCode est promis à un bel avenir. Et si, à Charleroi, deux classes sont formées en parallèle, une nouvelle offre de cours vient de voir le jour à Bruxelles. Une formation axée sur l’intelligence artificielle. Car l’une des autres grandes particularités de BeCode est sa capacité d’adaptation aux besoins des entreprises; une faculté particulièrement indispensable dans un univers numérique en perpétuelle révolution.
Aurélien LAURENT