Parmi les leaders mondiaux en matière d’énergies renouvelables et, plus particulièrement, en matière d’énergie éolienne, le Danemark se distingue régulièrement pour ses nombreux projets dans le domaine du développement durable et de l’écologie urbaine.
Petit pays doté d’une économie tournée vers les échanges commerciaux et fortement intégrée au Marché unique, le Danemark poursuit une trajectoire équilibrée de croissance constante (proche de 2 % en moyenne depuis 2014).
L’attrait du Danemark pour l’exportateur wallon est double: le marché national danois et les organisations des Nations unies ayant leurs bureaux d’achats à Copenhague (UNICEF, UNOPS, UNFPA, UNDP).
LES SECTEURS PORTEURS
Infrastructures et grands projets
Que ce soit au niveau du réseau ferroviaire, des ports, des autoroutes, ou bien encore des infrastructures hospitalières, de nombreux projets sont en cours.
Aéronautique
Après le lancement, en 2016, d’une stratégie nationale pour l’espace, le Danemark a ouvert son premier ESA Business Incubation Centre situé à DTU, et dont l’objectif est de créer un certain nombre de nouvelles entreprises avec un chiffre d’affaires total de 20 millions d’euros et 350-400 nouveaux emplois dans la haute technologie d’ici 2025.
Robotique
Le Danemark est un pays robotisé de premier plan. C’est un marché en plein développement.
Secteur énergétique
L’un des secteurs d’activité les plus importants au Danemark est l’éolien: le pays a comme objectif ambitieux d’être 100 % indépendant vis-à-vis des énergies fossiles en 2050, et vise 50 % d’électricité produite par l’éolien en 2030.
TIC
Le Danemark excelle en matière de TIC, notamment dans les secteurs de la cybersanté, l’E-government, les TIC dans les réseaux intelligents, la conservation de l’énergie, les technologies intégrées, les technologies de réseaux, la robotique et l’acoustique.
Le pays compte également 5 Datacenters.
Biotechnologies et pharma
Le secteur des biotechnologies est très important au Danemark avec des leaders comme le groupe Novo Nordisk, ainsi que les laboratoires H. Lundbeck et Leo Pharma. Les sociétés biotech au Danemark sont très ouvertes aux partenariats internationaux, éventuellement dans le cadre de projets Horizon 2020.
Silver Economy
Selon les prévisions, les personnes de plus de 65 ans représenteront environ un quart de la population en 2040. Le soutien à domicile est au cœur de la prise en charge des personnes âgées au Danemark. Les secteurs porteurs de la Silver Economy sont les équipements pour la maison (Smart Home) et la mobilité, la télémédecine, la robotique et les technologies innovantes.
Produits alimentaires et biens de consommation
Le consommateur danois privilégie l’environnement, le bien-être, la sécurité et le commerce éthique, tout en restant néanmoins attentif au prix. De manière générale, il existe donc des opportunités au Danemark pour les biens de consommation, surtout pour ceux certifiés bio et/ou issus du commerce équitable. Le marché danois connaît aussi une forte demande pour des produits végétaliens et sans gluten.
Economie circulaire
En 2022, l’objectif est de recycler 50 % des déchets des ménages. Ceci devrait conduire à des investissements publics relativement conséquents des collectivités locales au Danemark dans des infrastructures de recyclage.
Source: http://www.awex-export.be
Ingrid CHERON
2020 est synonyme d’anniversaire pour l’entreprise Desimone. Installée à Farciennes, elle emploie 45 personnes et est spécialisée dans la conception et la réalisation de machines spéciales, électricité industrielle, éclairage industriel, robotique, pneumatique, automation, mécanique, maintenance et le reconditionnement. Mais depuis une dizaine d’années, Desimone a diversifié ses activités vers les énergies renouvelables. Avec de beaux succès à la clef mais, aussi et surtout, d’ambitieux projets pour l’avenir.
Créée en 1990 par les frères DESIMONE, la PME carolo a été rachetée en 2002 par ses actionnaires actuels, Férédric SENTE et Axel SOYEZ. Si, à l’origine, l’entreprise était centrée sur la maintenance industrielle avec un accent particulier mis sur le secteur verrier, à la reprise de l’outil, les nouveaux patrons ont amorcé un virage vers un nouveau corps business: “Nous avons créé un bureau d’études afin d’évoluer vers la conception de machines spéciales, sur mesure”, explique Axel SOYEZ, l’un des deux fondateurs.
Suivre le soleil
Une activité qui représente aujourd’hui l’essentiel de l’occupation des 45 collaborateurs de Desimone. Mais en parallèle à la fabrication de machines, l’entreprise a accroché le wagon de l’énergie renouvelable en 2007-2008. “A l’époque, nous voyions que le photovoltaïque se développait bien. Notre bureau d’études a alors planché sur un suntracker, un suiveur de soleil pour panneaux solaires. Un dispositif qui existait déjà mais qui fonctionnait sur plusieurs axes. Celui que nous avons mis au point est mono axe, donc plus solide et moins complexe, donc moins cher”, explique Axel SOYEZ.
Et le suntracker de Desimone a remporté un franc succès avec un millier d’exemplaires commercialisés, principalement en Belgique. Une réussite 100 % wallonne qui n’aura malheureusement pas duré longtemps. “Le dispositif permettait aux panneaux d’être toujours bien orientés par rapport au soleil, avec, à la clef, un gain de 40 % par rapport à une installation fixe. Mais avec l’apparition des certificats verts et la baisse des prix des panneaux photovoltaïques, l’investissement dans un suntracker est peu à peu devenu nettement moins rentable. Aujourd’hui, nous n’en commercialisons donc quasiment plus. Pour les particuliers, c’est devenu plus intéressant d’installer une plus grande surface de panneaux que de chercher l’orientation parfaite”.
Production verte de froid
Mais la PME n’est pas restée inactive suite au succès relativement éphémère de son suntracker. Elle a planché sur une autre technologie mais toujours en lien avec le développement des énergies renouvelables. “Il nous est rapidement apparu que le stockage allait devenir l’une des clefs dans le développement des énergies renouvelables”, précise Axel SOYEZ. En collaboration avec plusieurs centres de recherches, dont le Centre spatial de Liège, et du Centre de Recherches métallurgiques, le bureau d’études de Desimone a donc, durant plusieurs années, planché sur différentes solutions de stockage. Des recherches menées également en collaboration avec l’entreprise Lebrun, basée à Nimy et spécialisée dans les installations frigorifiques industrielles. Des travaux qui se sont terminés en 2018 avec, en guise de conclusion, une solution particulièrement innovante et qui se démarque de la concurrence. “Tout le monde veut stocker de l’électricité et de grands acteurs monopolisent déjà le marché. Il fallait donc emprunter une autre voie et cette alternative est partie d’un constat: 25 % de la consommation électrique en Europe est destinée à la chaîne du froid: chambres froides de boucherie, frigos dans la grande distribution, frigos domestiques, etc. Nous avons donc conçu un système de stockage d’énergie qui génère du froid et ce, via des matériaux à changement de phase”. Une solution technique qui a également pu profiter du soutien du pôle de compétitivité wallon Greenwin.
Et si après plusieurs années de recherches et de mises au point, le dispositif est techniquement prêt, le marché lui, n’est pas encore tout à fait ouvert. “Nous sommes dans les starting-blocks, on attend les premiers projets pilotes, explique Axel SOYEZ, mais le marché du stockage d’énergie n’est pas encore mature. Si la production de renouvelable se développe, la politique actuelle menée par les pouvoirs publics n’est pas encore favorable au stockage. Pourtant, si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de CO2 nous devons passer par le stockage. Il doit faire partie d’une solution globale”.
Aurélien LAURENT
« Financer, à travers des bourses, les acteurs des industries culturelles et créatives qui contribuent par leur action, leur savoir-faire, leur projet, au Rayonnement de la Wallonie »
Les secteurs des industries culturelles et créatives ont particulièrement souffert de la crise de la Covid-19.
Les deux périodes de confinement et, entre elles, les règles sanitaires destinées à éviter la propagation du virus ont contraint la plupart des opérateurs à une inactivité totale ou partielle. Les industries culturelles et créatives constituent un secteur économique important en Wallonie et l’objectif est de les soutenir tant pendant la crise actuelle qu’après celle-ci.
Le Gouvernement de Wallonie entend soutenir les industries culturelles et créatives à travers un appel à projets dont la finalité est de faire connaître la Wallonie. L’appel à projets est organisé et opéré par ST’ART, Fonds d’investissement et d’impact pour les entreprises créatives et culturelles (www.start-invest.be).
L’appel à projets s’adresse à trois types de bénéficiaires différents afin de rencontrer les réalités multiples des acteurs des secteurs concernés:
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appels à projets A: bourse « talents émergents »;
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appels à projets B: bourse « conception d’événements »;
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appels à projets C: bourse « structuration de filière ».
Plus d’informations: http://start-invest.be/APPEL-a-PROJETS-Rayonnement-Wallonie?lang=fr
Depuis le début des années 2000, mais surtout à partir de l’entame de la décennie actuelle, les préoccupations environnementales ont lentement mais surement progressé pour devenir, aujourd’hui, un enjeu majeur de notre société. A travers notamment de grands rendez-vous internationaux comme les conférences pour le climat, placées sous l’égide des Nations unies; des objectifs plus ou moins ambitieux ont été fixés afin de réduire l’impact environnemental de nos modes de vie. Et pour atteindre ces objectifs, de nouveaux métiers sont apparus créant ainsi une “économie verte” qui ne cesse de prendre de l’ampleur et, avec elle, la création de centaines, voire de milliers d’emplois au sein d’entreprises de plus en plus nombreuses à s’impliquer dans ce mouvement planétaire.
Recyclage: le bon bulletin belge
A travers le monde, les pays les plus industrialisés sont, de loin, les plus grands consommateurs de biens et donc, les plus importants producteurs de déchets. Certains parviennent néanmoins à contrer cette tendance. En Europe, par exemple, où la moyenne de déchets produits par habitant flirte avec les 500 kg (492 kg en 2018)1, la Belgique fait figure de bon élève. Et elle arrive même en tête des pays d’Europe de l’Ouest avec 411 kg de déchets générés par an et par habitant. En comparaison, l’Allemagne, première puissance économique du continent, dépasse les 600 kg par habitant (615 kg).
La Belgique se distingue aussi par son haut taux de recyclage puisque 78 % de ces déchets sont recyclés. Ce qui place notre pays sur la deuxième marche du podium européen derrière la Slovénie. Un pourcentage nettement plus élevé que la moyenne européenne qui franchit péniblement la barre des 50 % avec 57 % selon les chiffres de 2016.
Pour parvenir à ces résultats, la Belgique a développé une importante filière active dans la collecte et le recyclage. Si, pour la collecte des déchets ménagers, les pouvoirs publics, communes et/ou intercommunales occupent une place centrale, dans le domaine du recyclage, de nombreux acteurs privés se démarquent. Avec, souvent, un accent particulièrement mis sur l’innovation.
Un leader hainuyer
Mais dans le bilan global du recyclage belge, les déchets ménagers ne sont évidemment pas les seuls à être concernés, c’est l’ensemble de la production de déchets qui est au centre de l’attention. Et certaines entreprises ont acquis, au fil du temps, une véritable expertise, à l’image du groupe Comet, installé notamment à Obourg et Châtelet. Initialement active dans le traitement et le négoce de ferrailles, l’entreprise a diversifié ses activités dans le recyclage avec un très haut niveau de valorisation des déchets. Tous matériaux confondus, le taux de valorisation atteint 98,4 %.
Et, pour atteindre ce niveau, le groupe Comet et sa filiale Comet Traitement ont massivement investi dans le développement de nouveaux processus. Notamment dans le recyclage des véhicules hors d’usage, l’un des secteurs cibles de l’entreprise. Si la partie métallique ne représentait pas de difficultés particulières, Comet Traitement a redoublé d’efforts et de créativité pour trouver des solutions afin de traiter la partie non métallique d’un véhicule et qui échappait jusque-là au recyclage. C’est le projet Phoenix, soutenu par la Région wallonne. Via des procédés uniques, les mousses de sièges, films plastiques, caoutchouc, bois et polymères sont transformés à 55 % en carburant de synthèse, un carburant de substitution qui est utilisé au sein même de l’entreprise pour sa production de chaleur et d’électricité. Aujourd’hui, le dispositif Phoenix de Comet Traitement permet de traiter 250 kg de matière par heure, transformés en 150 litres de pétrole. Et le groupe Comet a, comme projet, de développer un dispositif équivalent mais capable de traiter 35 000 tonnes de déchets par an.
Avec ces innovations, Comet Traitement atteint le pourcentage record de 98 % de recyclage de carcasses de voitures. Un résultat qui dépasse le seuil de 95 % fixé par l’Union européenne. Une belle réussite pour cette entreprise qui emploie près de 300 personnes et dont l’actionnariat est toujours largement détenu par la famille GROSJEAN, fondatrice du groupe.
Les plastiques dans le viseur de la Wallonie
Si la Belgique se classe parmi les bons élèves dans le domaine du recyclage, il reste un point noir: le plastique. Car, jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas de véritable filière active dans le recyclage du plastique. Mais ce sera bientôt de l’histoire ancienne puisqu’en mai 2019, le Gouvernement wallon a décidé d’allouer un budget de 60 millions d’euros pour la création d’une filière industrielle de recyclage du plastique, via notamment la création de 6 unités de recyclages qui traiteront 156 000 tonnes par an. Des projets qui aboutiront à la création de 350 emplois directs au sud du pays.
L’innovation au service de l’environnement
On l’a vu plus haut, le développement de nouvelles technologies occupe une place importante dans ce qu’on appelle communément “l’économie verte”. Un volet recherche et développement au sein duquel le tissu économique wallon est particulièrement dynamique. Notamment dans le domaine des énergies durables. “Nous recensons 400 acteurs actifs dans les technologies des énergies durables”, explique Cédric BRÜLL, le Directeur du Cluster Tweed, spécialisé dans l’énergie, l’environnement et le développement durable. Et c’est l’une des spécificités wallonnes: l’hyper spécialisation et le développement de techniques à hautes valeurs ajoutées. “Nous avons d’excellents ingénieurs et nous sommes particulièrement réputés pour notre savoir-faire, y compris à l’international”, s’enthousiasme le patron de Tweed.
Une expertise qui peut pleinement s’exprimer dans un secteur devenu très compétitif et qui est en perpétuelle mutation. “Aujourd’hui, détaille Cédric BRÜLL, nous observons deux grandes tendances: la baisse importante des coûts du renouvelable. Le solaire et l’éolien sont, par exemple, devenus beaucoup plus accessibles qu’il y a quelques années à peine. Ensuite, le deuxième mouvement est la réflexion sur comment intégrer l’énergie renouvelable dans le réseau avec, comme question sous-jacente, celle évidemment du stockage”.
Faire sauter les obstacles
Et si les technologies évoluent et deviennent accessibles pour une part toujours plus importante d’acteurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, les obstacles ne sont pas pour autant tous relayés au rang des mauvais souvenirs. Selon Cédric BRÜLL: “Si nous sommes excellents dans la R&D, nous éprouvons encore des difficultés à migrer vers des projets matures avec des applications concrètes sur le terrain. Il faut oser tester les choses et enlever les barrières. Des obstacles qui sont parfois légaux ou administratifs et qui n’évoluent pas aussi vite que les techniques. Aujourd’hui, nous n’avons plus l’occasion d’attendre. Il faut prendre des risques, aller plus vite et montrer que les technologies fonctionnent afin qu’un plus grand nombre soit incité à se convertir”.
Et dans le domaine des énergies durables, les pouvoirs publics ont aussi leur rôle à jouer. Que ce soit via le soutien financier à des initiatives menées par des partenaires industriels privés ou via la mise en place d’initiatives innovantes. C’est la voie empruntée par un projet qui a reçu, en juin dernier, le feu vert du Gouvernement wallon, la création d’une station de production et de distribution d’hydrogène pour le réseau TEC de Charleroi.
L’objectif est de faire de l’électrolyse d’eau avec la production électrique issue de l’unité de production énergétique de Tibi (Intercommunale de Gestion des Déchets) à Charleroi. Cet hydrogène servira à alimenter 10 bus du dépôt de Jumet qui seront cofinancés par l’Europe via le projet JIVE.
Le Projet Waste-to-Wheels est porté par un consortium composé de ENGIE, Tibi et SOTRADIA (filiale commune entre SUEZ et la SRIW). ENGIE et SOTRADIA formeront une société commune à responsabilité limitée, dont le capital sera détenu à 50 % par ENGIE et 50 % par SOTRADIA, afin d’investir et exploiter l’installation d’électrolyse, le dispositif de transport de l’hydrogène et la pompe d’alimentation des bus.
Tibi accueillera l’électrolyseur sur le site de son UVE (Unité de Valorisation énergétique) et lui fournira la part d’électricité considérée comme renouvelable.
Les bus électriques à hydrogène peuvent, en effet, fonctionner avec de l’hydrogène “vert” ou “décarboné”, surtout quand il est produit par l’électrolyse de l’eau. Par rapport à un véhicule diesel, ils offrent une solution zéro émission (ni dioxyde de carbone, ni particules polluantes). Ils ont, par ailleurs, un temps de recharge rapide (entre 5 et 10 minutes) et une autonomie d’au moins 300 km.2
L’énergie verte
Planter une éolienne sur le terrain d’une PME afin qu’elle l’alimente en électricité, un beau projet sur le papier mais qui semblait, il y a quelques années encore, extrêmement difficile à mettre en œuvre pour une petite structure. Seules les grandes entreprises avaient alors la capacité d’implanter un ou plusieurs mâts sur leur terrain.
Mais avec la démocratisation des techniques et l’apparition de solutions plus adaptées, comme les éoliennes verticales, les PME ont désormais aussi accès à cette solution énergétique durable.
C’est le choix qu’a fait, par exemple, l’Hôtel Orange à La Louvière. En 2018, une éolienne à pales verticales a été installée à l’arrière de l’hôtel. Construite et installée par l’entreprise Fairwind, basée à Seneffe, ce moulin à vent contemporain est capable de produire 40 000 kwh/an.
Et, quelques mois plus tard, ce sont 5 000 m² de panneaux photovoltaïques qui sont venus garnir la toiture de l’établissement. De quoi fournir 60 000 kwh/an. Avec son mât et ses panneaux, l’hôtel devrait ainsi couvrir approximativement 50 % de ses besoins en électricité. Un investissement dans les énergies durables qui a permis à l’hôtel de recevoir le label “Clé verte”. Une certification qui a notamment, comme conséquence directe, que les clients peuvent désormais payer leur séjour via des éco-chèques.
L’implantation d’éoliennes, ou d’autres solutions durables par les ménages et les entreprises, participe évidemment à l’augmentation de la part des énergies renouvelables en Belgique. Un basculement vers une électricité verte qui est imposé par l’Union européenne. Avec, comme objectif pour 2030, un minimum de 27 % de renouvelable dans le mix énergétique européen.
Pour remplir cet objectif, de nombreux projets, souvent soutenus par des fonds européens, voient le jour, à l’image du projet COMP2BLDES. Un consortium de 5 PME, dont Fairwind et qui a pour objectif de réduire les coûts des petites éoliennes notamment, via l’utilisation de nouveaux matériaux.
Des communautés d’énergie
Si les sources de production d’énergies vertes se multiplient, l’enjeu est, aujourd’hui, de faire coïncider au maximum les besoins énergétiques avec les capacités de production. En résumé, produire ce dont on a besoin au moment où l’on en a besoin. Un objectif difficilement atteignable avec des panneaux solaires ou des éoliennes, des outils soumis notamment aux aléas climatiques.
L’une des solutions passe par le stockage de l’énergie lors des pics de production. Une énergie ensuite délivrée selon les besoins. Mais le stockage est complexe et les solutions existantes ne sont pas encore adaptées aux besoins principaux des particuliers ou des entreprises. Néanmoins, des alternatives existent via, notamment, des dispositifs de récupération d’énergie pour la production d’eau chaude ou de froid (cf. portraits d’entreprises).
En parallèle à ces solutions, un autre concept commence lentement mais surement à émerger: celui des communautés d’énergie. Ou comment mettre en commun ses ressources afin d’en maximiser leurs utilisations. Et, au cœur de ce concept de communautés d’énergie, une PME installée à Braine-le-Comte, a un rôle majeur à jouer.
Créée en 2005 par 7 ingénieurs, Haulogy est spécialisée dans le développement de solutions informatiques avec, comme clients principaux, les fournisseurs d’énergie et les gestionnaires de réseaux. “Nous avons une véritable expertise dans ce marché de niche notamment auprès des petits et moyens acteurs du secteur. Nous sommes leader du marché en Belgique et nous avons pris également position en France et aux Pays-Bas”, explique Charles DELHAYE, CEO d’Haulogy.
Fort de cette expérience, la PME, qui emploie 80 personnes, a vite compris que les communautés d’énergie représentaient un avenir important dans le domaine de la réduction de l’empreinte carbone notamment des entreprises. “Notre objectif est de simplifier au maximum les échanges d’énergie. Les procédures sont complexes et notre solution informatique a pour ambition de les rendre accessibles au plus grand nombre y compris aux plus petites entreprises”, détaille le CEO.
Concrètement, Haulogy permet de faire le lien entre plusieurs producteurs d’énergie, par exemple au sein d’un zoning industriel et de faire correspondre leurs besoins. “L’entreprise qui est équipée de panneaux solaires, plutôt que de réinjecter son surplus d’électricité sur le réseau, pourrait le fournir à l’entreprise voisine. Avec un coût largement inférieur à celui pratiqué par les fournisseurs classiques”, explique Eric VERMEULEN, le “Monsieur Communauté d’énergie” au sein d’Haulogy. Une solution qui, outre l’aspect économique, permet aussi aux entreprises de diminuer leurs émissions de CO2. Un enjeu devenu incontournable et qui imposera aux entreprises de prendre des mesures drastiques si elles ne veulent pas être lourdement sanctionnées notamment par l’Union européenne.
Et, pour Charles DELHAYE, le sud du pays a une véritable carte à jouer dans ce domaine: “La Wallonie est déjà bien avancée dans ce domaine. Nous pouvons clairement être des pionniers. Nos solutions sont prêtes et les outils légaux sont quasiment finalisés”. Et les premières communautés d’énergie ne vont pas tarder à prouver leur efficacité puisque Haulogy planche sur plusieurs projets pilotes. “Nous avons déjà noué des partenariats avec l’intercommunale IDETA et nous avons également un projet particulièrement ambitieux au sein du zoning des Hauts-Sarts à Liège, l’un des plus importants de Wallonie”.
La voie semble donc tracée et, dans ce domaine comme dans d’autres, de nombreux acteurs hainuyers se démarquent. Et les défis sont de taille pour répondre aux enjeux climatiques. Le CEO d’Haulogy le démontre facilement: “Durant le confinement lié au covid-19, les émissions de CO2 ont approximativement diminué de 20 %, seulement 20 %… Alors que d’ici à 2030, l’Europe nous impose de diminuer nos émissions de 30 %”.
Aurélien LAURENT

Ce jeudi 29 octobre, s’est déroulée la Proclamation des Prix Hainaut horizons – Prix du Développement durable de la Province de Hainaut, co-organisé avec la Fondation pour les Générations futures.
Parmi les 3 finalistes, c’est le Théâtre du Copion qui a été désigné comme le lauréat de la 7e édition du Prix Hainaut horizons.
Le Théâtre du Copion est une compagnie de théâtre-action qui crée des spectacles pour les enfants, adolescents et adultes, et anime des ateliers d’expression et de création collective.
Cette forme de théâtre s’apparente à l’éducation populaire tout en y incluant la création artistique, cela correspond à donner les moyens, l’espace, le lieu, au plus grand nombre afin de s’approprier la parole, s’écouter, échanger, réfléchir ensemble pour comprendre le monde, les mécanismes d’oppression.
Implantée à Saint-Ghislain depuis plus de 35 ans, elle touche environ 15 000 personnes par an dont des publics fragilisés comme les migrants, les détenus, les enfants placés en institution, les patients de centres psychiatriques, les personnes en alphabétisation…
Après avoir déjà réalisé de nombreuses créations culturelles sur le thème du développement durable, celui-ci sera mis à l’honneur en 2020 aux côtés des thématiques que l’on retrouve traditionnellement dans le théâtre-action: la santé, le logement décent, les violences intra-familiales, le harcèlement, le surendettement, la multi-culturalité, la pauvreté et les injustices sociales.
Le Théâtre du Copion sensibilise également son public à diverses thématiques environnementales comme le changement climatique, l’eau, l’assainissement des sols, les circuits courts et les villes en transition…
Il accorde aussi une grande importance à son impact environnemental, en utilisant des gobelets réutilisables, des produits recyclés, notamment dans l’aménagement des bureaux, mais également en favorisant le covoiturage.
Prix des Etudiants
Le Prix des Etudiants est organisé, pour la 3e fois, en collaboration avec les étudiants de l’UMONS inscrits au cours de Responsabilité sociétale des Entreprises, et les étudiants inscrits au cours de Master en Ingénierie et Action sociales de la Haute Ecole provinciale du Hainaut Condorcet et de la Haute Ecole en Hainaut.
Cette année, le jury d’étudiants n’a pas tranché et a préféré récompenser 2 initiatives ex-aequo. Les étudiants de Condorcet ont choisi le Théâtre du Copion, et les étudiants de l’UMONS ont sélectionné AMB Ecosteryl.
AMB Ecosteryl, société montoise déjà remarquée pendant la pandémie de ce début d’année, conçoit et fabrique des machines pour le traitement de déchets médicaux. L’objectif de l’entreprise a toujours été de proposer des solutions environnementales pour protéger la santé de tous et préserver la planète.
La technologie Ecosteryl décontamine par chaleur sèche les déchets dangereux et propose une alternative au traitement et au recyclage de ces déchets en filière classique. Les machines d’AMB Ecosteryl ne nécessitent qu’une petite quantité d’énergie et ne produisent aucun déchet toxique.
Les forces d’AMB Ecosteryl sont résolument son agilité, son innovation constante et la qualité de ses produits construits pour durer.
API Restauration remporte le Prix du Public
Ayant obtenu le plus de votes du public, à savoir 566 votes sur le site web de l’événement www.hainauthorizons.be , API Restauration remporte le Prix du Public de la 7e édition des Prix Hainaut horizons.
La société API Restauration implantée à Cuesmes depuis 1996, qui fait partie du groupe français du même nom, œuvre dans le domaine de la cuisine collective.
Son métier consiste à prendre en charge à travers ses chefs, en tout ou en partie, l’approvisionnement et la cuisine au sein même des entreprises, écoles, maisons de repos et de soins, ou centres spécialisés; elle dispose également d’une cuisine centrale certifiée “Smiley” par l’AFSCA.
API Restauration réussit à conjuguer efficacité économique, respect de l’environnement, valeurs sociales et donne une plus-value aux repas de collectivité.
Le Prix du Développement durable de la Province de Hainaut
Le Prix Hainaut horizons est organisé par une dizaine d’institutions provinciales hainuyères, soutenues par la Fondation pour les Générations futures (www.fgf.be).
Sur le site web de l’événement www.hainauthorizons.be, vous découvrirez, notamment en vidéo, la présentation des 3 finalistes de cette 7e édition.
Hainaut Développement,
plus que jamais aux côtés des entreprises!
Alors qu’une 2e vague frappe notre pays et que des mesures fortes ont à nouveau été prises, les équipes de Hainaut Développement restent mobilisées pour vous aider à répondre à vos interrogations quant aux répercussions de la crise COVID-19 sur votre activité.
Hainaut Développement poursuit bien évidemment ses missions d’accompagnement des indépendants et des chefs d’entreprise dans le développement de leur activité. Retrouvez ici l’ensemble de nos services ainsi que nos actions plus spécifiques en matière de marchés publics et de douanes et accises.
N’hésitez pas à nous contacter!
Pour ce faire, une seule adresse: entreprise@hainaut-developpement.be
Précisez-nous vos coordonnées et, en quelques mots, le motif de votre demande.
Un de nos collaborateurs vous recontactera au plus vite.
Vous pouvez également nous joindre par téléphone via notre secrétariat au +32 65 342 628 durant les heures de bureau.
Entre-temps, continuez à prendre soin de vous et de ceux qui vous entourent.
La crise sanitaire sans précédent, liée au COVID-19, a un impact sur chacun d’entre nous tant au niveau personnel que professionnel. Vous retrouverez, sur notre page dédiée, différentes informations/articles réunis par les équipes de Hainaut Développement pour vous aider à vous informer au mieux sur la situation et les perspectives à venir.
Parallèlement aux négociations en cours avec l’Union européenne, le Royaume-Uni a publié son projet de nouveau régime douanier, le “UK Global Tariff”, qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021 si aucun accord n’était conclu d’ici la fin de la période de transition.
Il s’appliquerait aux marchandises provenant de pays avec lesquels le Royaume-Uni n’a pas d’accord commercial préférentiel. Présenté comme plus simple et moins coûteux, il supprime ou simplifie les droits d’entrée pour de nombreux produits.
Soixante pour cent (60 %) des marchandises entreraient au Royaume-Uni en franchise de droits aux conditions de l’OMC ou via l’actuel accès préférentiel. Les droits de douane inférieurs à 2 % seraient supprimés.
Certains secteurs comme l’agriculture, la pêche et l’industrie automobile (produits finis) se verraient toutefois frappés de tarifs assez élevés (mentionnés en livres sterling et non plus en euros).
Vérifiez quel tarif serait applicable à vos produits en fonction de leurs codes douaniers en consultant le “UK Global Tariff Tool”:
https://www.gov.uk/check-tariffs-1-january-2021
Plus d’infos? Téléchargez le guide pour les entreprises Le BREXIT… Que faire?
Source: AWEX
Depuis le début des années 2000, mais surtout à partir de l’entame de la décennie actuelle, les préoccupations environnementales ont lentement mais surement progressé pour devenir, aujourd’hui, un enjeu majeur de notre société. A travers notamment de grands rendez-vous internationaux comme les conférences pour le climat, placées sous l’égide des Nations unies; des objectifs plus ou moins ambitieux ont été fixés afin de réduire l’impact environnemental de nos modes de vie. Et pour atteindre ces objectifs, de nouveaux métiers sont apparus créant ainsi une “économie verte” qui ne cesse de prendre de l’ampleur et, avec elle, la création de centaines, voire de milliers d’emplois au sein d’entreprises de plus en plus nombreuses à s’impliquer dans ce mouvement planétaire.
A travers le monde, les pays les plus industrialisés sont, de loin, les plus grands consommateurs de biens et donc, les plus importants producteurs de déchets. Certains parviennent néanmoins à contrer cette tendance. En Europe, par exemple, où la moyenne de déchets produits par habitant flirte avec les 500 kg (492 kg en 2018)1, la Belgique fait figure de bon élève. Et elle arrive même en tête des pays d’Europe de l’Ouest avec 411 kg de déchets générés par an et par habitant. En comparaison, l’Allemagne, première puissance économique du continent, dépasse les 600 kg par habitant (615 kg).
La Belgique se distingue aussi par son haut taux de recyclage puisque 78 % de ces déchets sont recyclés. Ce qui place notre pays sur la deuxième marche du podium européen derrière la Slovénie. Un pourcentage nettement plus élevé que la moyenne européenne qui franchit péniblement la barre des 50 % avec 57 % selon les chiffres de 2016.
Pour parvenir à ces résultats, la Belgique a développé une importante filière active dans la collecte et le recyclage. Si, pour la collecte des déchets ménagers, les pouvoirs publics, communes et/ou intercommunales occupent une place centrale, dans le domaine du recyclage, de nombreux acteurs privés se démarquent. Avec, souvent, un accent particulièrement mis sur l’innovation.
Un leader hainuyer
Mais dans le bilan global du recyclage belge, les déchets ménagers ne sont évidemment pas les seuls à être concernés, c’est l’ensemble de la production de déchets qui est au centre de l’attention. Et certaines entreprises ont acquis, au fil du temps, une véritable expertise, à l’image du groupe Comet, installé notamment à Obourg et Châtelet. Initialement active dans le traitement et le négoce de ferrailles, l’entreprise a diversifié ses activités dans le recyclage avec un très haut niveau de valorisation des déchets. Tous matériaux confondus, le taux de valorisation atteint 98,4 %.
Et, pour atteindre ce niveau, le groupe Comet et sa filiale Comet Traitement ont massivement investi dans le développement de nouveaux processus. Notamment dans le recyclage des véhicules hors d’usage, l’un des secteurs cibles de l’entreprise. Si la partie métallique ne représentait pas de difficultés particulières, Comet Traitement a redoublé d’efforts et de créativité pour trouver des solutions afin de traiter la partie non métallique d’un véhicule et qui échappait jusque-là au recyclage. C’est le projet Phoenix, soutenu par la Région wallonne. Via des procédés uniques, les mousses de sièges, films plastiques, caoutchouc, bois et polymères sont transformés à 55 % en carburant de synthèse, un carburant de substitution qui est utilisé au sein même de l’entreprise pour sa production de chaleur et d’électricité. Aujourd’hui, le dispositif Phoenix de Comet Traitement permet de traiter 250 kg de matière par heure, transformés en 150 litres de pétrole. Et le groupe Comet a, comme projet, de développer un dispositif équivalent mais capable de traiter 35 000 tonnes de déchets par an.
Avec ces innovations, Comet Traitement atteint le pourcentage record de 98 % de recyclage de carcasses de voitures. Un résultat qui dépasse le seuil de 95 % fixé par l’Union européenne. Une belle réussite pour cette entreprise qui emploie près de 300 personnes et dont l’actionnariat est toujours largement détenu par la famille GROSJEAN, fondatrice du groupe.
Les plastiques dans le viseur de la Wallonie
Si la Belgique se classe parmi les bons élèves dans le domaine du recyclage, il reste un point noir: le plastique. Car, jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas de véritable filière active dans le recyclage du plastique. Mais ce sera bientôt de l’histoire ancienne puisqu’en mai 2019, le Gouvernement wallon a décidé d’allouer un budget de 60 millions d’euros pour la création d’une filière industrielle de recyclage du plastique, via notamment la création de 6 unités de recyclages qui traiteront 156 000 tonnes par an. Des projets qui aboutiront à la création de 350 emplois directs au sud du pays.
L’innovation au service de l’environnement
On l’a vu plus haut, le développement de nouvelles technologies occupe une place importante dans ce qu’on appelle communément “l’économie verte”. Un volet recherche et développement au sein duquel le tissu économique wallon est particulièrement dynamique. Notamment dans le domaine des énergies durables. “Nous recensons 400 acteurs actifs dans les technologies des énergies durables”, explique Cédric BRÜLL, le Directeur du Cluster Tweed, spécialisé dans l’énergie, l’environnement et le développement durable. Et c’est l’une des spécificités wallonnes: l’hyper spécialisation et le développement de techniques à hautes valeurs ajoutées. “Nous avons d’excellents ingénieurs et nous sommes particulièrement réputés pour notre savoir-faire, y compris à l’international”, s’enthousiasme le patron de Tweed.
Une expertise qui peut pleinement s’exprimer dans un secteur devenu très compétitif et qui est en perpétuelle mutation. “Aujourd’hui, détaille Cédric BRÜLL, nous observons deux grandes tendances: la baisse importante des coûts du renouvelable. Le solaire et l’éolien sont, par exemple, devenus beaucoup plus accessibles qu’il y a quelques années à peine. Ensuite, le deuxième mouvement est la réflexion sur comment intégrer l’énergie renouvelable dans le réseau avec, comme question sous-jacente, celle évidemment du stockage”.
Faire sauter les obstacles
Et si les technologies évoluent et deviennent accessibles pour une part toujours plus importante d’acteurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, les obstacles ne sont pas pour autant tous relayés au rang des mauvais souvenirs. Selon Cédric BRÜLL: “Si nous sommes excellents dans la R&D, nous éprouvons encore des difficultés à migrer vers des projets matures avec des applications concrètes sur le terrain. Il faut oser tester les choses et enlever les barrières. Des obstacles qui sont parfois légaux ou administratifs et qui n’évoluent pas aussi vite que les techniques. Aujourd’hui, nous n’avons plus l’occasion d’attendre. Il faut prendre des risques, aller plus vite et montrer que les technologies fonctionnent afin qu’un plus grand nombre soit incité à se convertir”.
Et dans le domaine des énergies durables, les pouvoirs publics ont aussi leur rôle à jouer. Que ce soit via le soutien financier à des initiatives menées par des partenaires industriels privés ou via la mise en place d’initiatives innovantes. C’est la voie empruntée par un projet qui a reçu, en juin dernier, le feu vert du Gouvernement wallon, la création d’une station de production et de distribution d’hydrogène pour le réseau TEC de Charleroi.
L’objectif est de faire de l’électrolyse d’eau avec la production électrique issue de l’unité de production énergétique de Tibi (Intercommunale de Gestion des Déchets) à Charleroi. Cet hydrogène servira à alimenter 10 bus du dépôt de Jumet qui seront cofinancés par l’Europe via le projet JIVE.
Le Projet Waste-to-Wheels est porté par un consortium composé de ENGIE, Tibi et SOTRADIA (filiale commune entre SUEZ et la SRIW). ENGIE et SOTRADIA formeront une société commune à responsabilité limitée, dont le capital sera détenu à 50 % par ENGIE et 50 % par SOTRADIA, afin d’investir et exploiter l’installation d’électrolyse, le dispositif de transport de l’hydrogène et la pompe d’alimentation des bus.
Tibi accueillera l’électrolyseur sur le site de son UVE (Unité de Valorisation énergétique) et lui fournira la part d’électricité considérée comme renouvelable.
Les bus électriques à hydrogène peuvent, en effet, fonctionner avec de l’hydrogène “vert” ou “décarboné”, surtout quand il est produit par l’électrolyse de l’eau. Par rapport à un véhicule diesel, ils offrent une solution zéro émission (ni dioxyde de carbone, ni particules polluantes). Ils ont, par ailleurs, un temps de recharge rapide (entre 5 et 10 minutes) et une autonomie d’au moins 300 km.2
L’énergie verte
Planter une éolienne sur le terrain d’une PME afin qu’elle l’alimente en électricité, un beau projet sur le papier mais qui semblait, il y a quelques années encore, extrêmement difficile à mettre en œuvre pour une petite structure. Seules les grandes entreprises avaient alors la capacité d’implanter un ou plusieurs mâts sur leur terrain.
Mais avec la démocratisation des techniques et l’apparition de solutions plus adaptées, comme les éoliennes verticales, les PME ont désormais aussi accès à cette solution énergétique durable.
C’est le choix qu’a fait, par exemple, l’Hôtel Orange à La Louvière. En 2018, une éolienne à pales verticales a été installée à l’arrière de l’hôtel. Construite et installée par l’entreprise Fairwind, basée à Seneffe, ce moulin à vent contemporain est capable de produire 40 000 kwh/an.
Et, quelques mois plus tard, ce sont 5 000 m² de panneaux photovoltaïques qui sont venus garnir la toiture de l’établissement. De quoi fournir 60 000 kwh/an. Avec son mât et ses panneaux, l’hôtel devrait ainsi couvrir approximativement 50 % de ses besoins en électricité. Un investissement dans les énergies durables qui a permis à l’hôtel de recevoir le label “Clé verte”. Une certification qui a notamment, comme conséquence directe, que les clients peuvent désormais payer leur séjour via des éco-chèques.
L’implantation d’éoliennes, ou d’autres solutions durables par les ménages et les entreprises, participe évidemment à l’augmentation de la part des énergies renouvelables en Belgique. Un basculement vers une électricité verte qui est imposé par l’Union européenne. Avec, comme objectif pour 2030, un minimum de 27 % de renouvelable dans le mix énergétique européen.
Pour remplir cet objectif, de nombreux projets, souvent soutenus par des fonds européens, voient le jour, à l’image du projet COMP2BLDES. Un consortium de 5 PME, dont Fairwind et qui a pour objectif de réduire les coûts des petites éoliennes notamment, via l’utilisation de nouveaux matériaux.
Des communautés d’énergie
Si les sources de production d’énergies vertes se multiplient, l’enjeu est, aujourd’hui, de faire coïncider au maximum les besoins énergétiques avec les capacités de production. En résumé, produire ce dont on a besoin au moment où l’on en a besoin. Un objectif difficilement atteignable avec des panneaux solaires ou des éoliennes, des outils soumis notamment aux aléas climatiques.
L’une des solutions passe par le stockage de l’énergie lors des pics de production. Une énergie ensuite délivrée selon les besoins. Mais le stockage est complexe et les solutions existantes ne sont pas encore adaptées aux besoins principaux des particuliers ou des entreprises. Néanmoins, des alternatives existent via, notamment, des dispositifs de récupération d’énergie pour la production d’eau chaude ou de froid (cf. portraits d’entreprises).
En parallèle à ces solutions, un autre concept commence lentement mais surement à émerger: celui des communautés d’énergie. Ou comment mettre en commun ses ressources afin d’en maximiser leurs utilisations. Et, au cœur de ce concept de communautés d’énergie, une PME installée à Braine-le-Comte, a un rôle majeur à jouer.
Créée en 2005 par 7 ingénieurs, Haulogy est spécialisée dans le développement de solutions informatiques avec, comme clients principaux, les fournisseurs d’énergie et les gestionnaires de réseaux. “Nous avons une véritable expertise dans ce marché de niche notamment auprès des petits et moyens acteurs du secteur. Nous sommes leader du marché en Belgique et nous avons pris également position en France et aux Pays-Bas”, explique Charles DELHAYE, CEO d’Haulogy.
Fort de cette expérience, la PME, qui emploie 80 personnes, a vite compris que les communautés d’énergie représentaient un avenir important dans le domaine de la réduction de l’empreinte carbone notamment des entreprises. “Notre objectif est de simplifier au maximum les échanges d’énergie. Les procédures sont complexes et notre solution informatique a pour ambition de les rendre accessibles au plus grand nombre y compris aux plus petites entreprises”, détaille le CEO.
Concrètement, Haulogy permet de faire le lien entre plusieurs producteurs d’énergie, par exemple au sein d’un zoning industriel et de faire correspondre leurs besoins. “L’entreprise qui est équipée de panneaux solaires, plutôt que de réinjecter son surplus d’électricité sur le réseau, pourrait le fournir à l’entreprise voisine. Avec un coût largement inférieur à celui pratiqué par les fournisseurs classiques”, explique Eric VERMEULEN, le “Monsieur Communauté d’énergie” au sein d’Haulogy. Une solution qui, outre l’aspect économique, permet aussi aux entreprises de diminuer leurs émissions de CO2. Un enjeu devenu incontournable et qui imposera aux entreprises de prendre des mesures drastiques si elles ne veulent pas être lourdement sanctionnées notamment par l’Union européenne.
Et, pour Charles DELHAYE, le sud du pays a une véritable carte à jouer dans ce domaine: “La Wallonie est déjà bien avancée dans ce domaine. Nous pouvons clairement être des pionniers. Nos solutions sont prêtes et les outils légaux sont quasiment finalisés”. Et les premières communautés d’énergie ne vont pas tarder à prouver leur efficacité puisque Haulogy planche sur plusieurs projets pilotes. “Nous avons déjà noué des partenariats avec l’intercommunale IDETA et nous avons également un projet particulièrement ambitieux au sein du zoning des Hauts-Sarts à Liège, l’un des plus importants de Wallonie”.
La voie semble donc tracée et, dans ce domaine comme dans d’autres, de nombreux acteurs hainuyers se démarquent. Et les défis sont de taille pour répondre aux enjeux climatiques. Le CEO d’Haulogy le démontre facilement: “Durant le confinement lié au covid-19, les émissions de CO2 ont approximativement diminué de 20 %, seulement 20 %… Alors que d’ici à 2030, l’Europe nous impose de diminuer nos émissions de 30 %”.
Aurélien LAURENT