Dans un paquebot majestueux émergé sur l’île Seguin (Hauts-de-Seine), La Seine musicale (bâtiment de 37 000 m² édifié sur la friche industrielle Renault à l’abandon depuis un quart de siècle dessiné par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines ), qui ambitionne de programmer toutes les musiques, a une particularité : elle possède une voile solaire mobile constituée de 470 panneaux photovoltaïques (surface de 800 m2)….
Plusieurs projets innovants ont été primés la semaine dernière lors du salon « Smart Energies » à Paris(1). Parmi les lauréats des « smart awards » figure la start-up française Sylfen qui développe actuellement une solution de stockage d’électricité pour des bâtiments en autoconsommation.
Un « hub » alliant stockage par batteries et sous forme d’hydrogène
La croissance de la production électrique intermittente doit s’accompagner de nouvelles solutions de stockage pour faire face aux ruptures d’approvisionnement par défaut de ressource (soleil, vent) et réduire les pertes d’électricité « fatale » lorsque cette dernière est produite en l’absence d’un besoin simultané sur le réseau. A l’échelle de bâtiments en autoconsommation, cette problématique du stockage est plus importante encore pour réduire le recours au réseau, tout en conservant un approvisionnement électrique sécurisé.
Créée en 2015, la start-up grenobloise Sylfen entend ainsi mettre à disposition une solution de stockage permettant aux occupants d’un immeuble en autoconsommation de « s’assurer de toujours consommer l’énergie que l’on a soi-même créé ». Le système de stockage développé par Sylfen, en partenariat avec le CEA après près de 10 années de R&D(2) (22 brevets déposés), repose sur un ensemble de batteries et surtout sur un électrolyseur « réversible ». Ce dernier peut fonctionner en mode électrolyseur pour produire de l’hydrogène à partir d’électricité (et d’eau) mais aussi en mode pile à combustible pour restituer de l’électricité et de la chaleur à partir de l’hydrogène stocké.
Le rendement électrique du système serait compris entre 50% et 55% selon Sylfen, la start-up précisant que ce rendement avoisine 70% en prenant en compte la chaleur valorisée par le système. Dans le cas où l’installation manquerait d’hydrogène, faute de surplus d’électricité, elle serait également capable de produire par cogénération de l’électricité ou de la chaleur à partir de biogaz produit localement….