Rencontre avec Candice DE RIJCKE qui, depuis 2 ans, a lancé son activité de joaillerie. Un retour vers la création pour cette architecte d’intérieur de formation qui n’avait jamais vraiment abandonné l’idée de faire de sa passion son activité professionnelle principale.
C’est à l’ombre de son moulin, à Lessines, habitation familiale insolite, que Candice DE RIJCKE a installé son atelier. C’est là qu’elle imagine, conçoit et produit ses collections de bijoux. Une reconversion professionnelle qui est apparue comme une évidence pour cette architecte d’intérieur passée par le commercial. “J’ai travaillé 12 ans comme architecte d’intérieur et ensuite, 8 ans comme déléguée commerciale d’une marque d’ameublement”, explique la joaillière.
Mais, lassée de passer une grande partie de sa vie sur la route, elle avait en charge le marché du BENELUX, Candice DE RIJCKE a décidé de réorienter sa carrière et de revenir vers l’univers de la création. “Peu après la fin de mes études, en 2003, j’ai suivi une formation en joaillerie à Bruxelles. Mais c’était, avant tout, un hobby, une passion, rien de plus”.
Mais une fois la décision prise de réorienter son parcours, Candice n’a pas réfléchi longtemps avant de savoir quelle voie emprunter. “Je voulais me rapprocher de ma famille, passer plus de temps avec mes enfants, ce qui n’était pas possible avec mon ancien job et revenir aussi à la création” se souvient sans regret la joaillière. Candice a alors repris 3 ans de formation en joaillerie, en cours du soir, à Anvers à la TNA. Une formation qui a lui permis également de se créer un réseau de fournisseurs.
En juin 2016, Candice DE RIJCKE a donc rejoint une couveuse d’entreprise, la SACE, avant, en janvier 2018, de voler de ses propres en ailes en franchissant une étape indispensable pour chaque joaillier. “Avant de confectionner ses propres bijoux, chaque joaillier doit disposer de son poinçon de maitre. C’est, en quelque sorte, sa signature. Une marque de fabrique délivrée par la Monnaie Royale de Belgique”. Poinçon en main, Candice a alors pu lancer ses premières collections. “Des collections composées de pièces en argent, en vermeil (argent plaqué or) et, éventuellement, serties de pierres semi-précieuses. Je réalise également, mais sur commande, tout ce qui est bijoux en or comme des alliances par exemple”, détaille la créatrice.
Des créations que Candice DE RIJCKE vend via son web-shop mais aussi par l’intermédiaire de 4 boutiques partenaires à Bruxelles, Anvers et Gand. Et, en parallèle, la créatrice lessinoise est également présente sur des salons. Des événements qui contribuent plus à renforcer sa notoriété que ses ventes, mais qui restent, néanmoins, indispensables afin de développer la visibilité de ses collections. Et après 2 ans d’activité, le défi, aujourd’hui, est d’étendre son réseau de vente: “J’espère trouver de nouvelles boutiques où vendre mes créations, notamment dans le nord de la France mais aussi à Liège. J’ai également rempli un dossier afin de participer à des pop-up stores à Lille, Courtrai et Tournai dans le cadre de Lille 2020, capitale mondiale du Design”. Des points de vente indispensables au modèle économique de Candice DE RIJCKE car, en tant que créatrice indépendante, avoir son propre magasin serait particulièrement difficile. “Je suis un peu au four et au moulin”, explique la créatrice. “Créer mes bijoux et tenir une boutique, c’est difficilement conciliable”.
Coté style, l’univers de Candice DE RIJCKE est lié à son parcours et, en particulier, à celui d’architecte d’intérieur avec une grande sobriété dans ses créations. “J’essaie de faire des bijoux assez intemporels, épurés et qui ne seront pas vite démodés. C’est aussi pour ça que je travaille avec des métaux précieux, comme ça, le jour où un bijou ne plait plus, on peut toujours le refondre”. Avec le secret espoir, pour Candice, que ses créations se transmettent de génération en génération.
Si le nouveau métier de Candice est ancestral, en 2020, difficile de se passer d’une pointe de modernité. Notamment en termes de communication. En plus de son site internet, la joaillière est donc présente sur les réseaux sociaux. Une facette de son activité dont elle avait peut-être sous-estimé l’importance est surtout le temps à y consacrer. “Aujourd’hui, quand je rencontre le responsable d’une boutique, la première chose qu’il me demande c’est si j’ai un compte Instagram et combien de followers me suivent. Et donc, c’est important de développer ça mais ça prend du temps et de l’argent”. Candice DE RIJCKE peut, dans ce domaine, profiter du programme Progress d’Hainaut Développement, via un accompagnement dans le domaine de la communication du marketing.
Et au moment de jeter un œil dans le rétroviseur, Candice DE RIJCKE n’a aucun regret. Heureuse même d’avoir complètement réorienté sa carrière. Un choix de vie audacieux, non dénué de risques mais qu’elle assume avec plaisir. Fière aussi du chemin parcouru et enthousiaste face aux défis de demain.
Aurélien LAURENT