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Desimone, l’avenir est au stockage

Publié dans Actualités, Portraits d'Entreprises

2020 est synonyme d’anniversaire pour l’entreprise Desimone. Installée à Farciennes, elle emploie 45 personnes et est spécialisée dans la conception et la réalisation de machines spéciales, électricité industrielle, éclairage industriel, robotique, pneumatique, automation, mécanique, maintenance et le reconditionnement. Mais depuis une dizaine d’années, Desimone a diversifié ses activités vers les énergies renouvelables. Avec de beaux succès à la clef mais, aussi et surtout, d’ambitieux projets pour l’avenir.

Créée en 1990 par les frères DESIMONE, la PME carolo a été rachetée en 2002 par ses actionnaires actuels, Férédric SENTE et Axel SOYEZ. Si, à l’origine, l’entreprise était centrée sur la maintenance industrielle avec un accent particulier mis sur le secteur verrier, à la reprise de l’outil, les nouveaux patrons ont amorcé un virage vers un nouveau corps business: “Nous avons créé un bureau d’études afin d’évoluer vers la conception de machines spéciales, sur mesure”, explique Axel SOYEZ, l’un des deux fondateurs.

Desimone

Suivre le soleil

Une activité qui représente aujourd’hui l’essentiel de l’occupation des 45 collaborateurs de Desimone. Mais en parallèle à la fabrication de machines, l’entreprise a accroché le wagon de l’énergie renouvelable en 2007-2008. “A l’époque, nous voyions que le photovoltaïque se développait bien. Notre bureau d’études a alors planché sur un suntracker, un suiveur de soleil pour panneaux solaires. Un dispositif qui existait déjà mais qui fonctionnait sur plusieurs axes. Celui que nous avons mis au point est mono axe, donc plus solide et moins complexe, donc moins cher”, explique Axel SOYEZ.

Et le suntracker de Desimone a remporté un franc succès avec un millier d’exemplaires commercialisés, principalement en Belgique. Une réussite 100 % wallonne qui n’aura malheureusement pas duré longtemps. “Le dispositif permettait aux panneaux d’être toujours bien orientés par rapport au soleil, avec, à la clef, un gain de 40 % par rapport à une installation fixe. Mais avec l’apparition des certificats verts et la baisse des prix des panneaux photovoltaïques, l’investissement dans un suntracker est peu à peu devenu nettement moins rentable. Aujourd’hui, nous n’en commercialisons donc quasiment plus. Pour les particuliers, c’est devenu plus intéressant d’installer une plus grande surface de panneaux que de chercher l’orientation parfaite”.

Production verte de froid

Mais la PME n’est pas restée inactive suite au succès relativement éphémère de son suntracker. Elle a planché sur une autre technologie mais toujours en lien avec le développement des énergies renouvelables. “Il nous est rapidement apparu que le stockage allait devenir l’une des clefs dans le développement des énergies renouvelables”, précise Axel SOYEZ. En collaboration avec plusieurs centres de recherches, dont le Centre spatial de Liège, et du Centre de Recherches métallurgiques, le bureau d’études de Desimone a donc, durant plusieurs années, planché sur différentes solutions de stockage. Des recherches menées également en collaboration avec l’entreprise Lebrun, basée à Nimy et spécialisée dans les installations frigorifiques industrielles. Des travaux qui se sont terminés en 2018 avec, en guise de conclusion, une solution particulièrement innovante et qui se démarque de la concurrence. “Tout le monde veut stocker de l’électricité et de grands acteurs monopolisent déjà le marché. Il fallait donc emprunter une autre voie et cette alternative est partie d’un constat: 25 % de la consommation électrique en Europe est destinée à la chaîne du froid: chambres froides de boucherie, frigos dans la grande distribution, frigos domestiques, etc. Nous avons donc conçu un système de stockage d’énergie qui génère du froid et ce, via des matériaux à changement de phase”. Une solution technique qui a également pu profiter du soutien du pôle de compétitivité wallon Greenwin.

Et si après plusieurs années de recherches et de mises au point, le dispositif est techniquement prêt, le marché lui, n’est pas encore tout à fait ouvert. “Nous sommes dans les starting-blocks, on attend les premiers projets pilotes, explique Axel SOYEZ, mais le marché du stockage d’énergie n’est pas encore mature. Si la production de renouvelable se développe, la politique actuelle menée par les pouvoirs publics n’est pas encore favorable au stockage. Pourtant, si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de CO2 nous devons passer par le stockage. Il doit faire partie d’une solution globale”.

Aurélien LAURENT

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