Un projet européen veut remédier aux problèmes que rencontrent les petits producteurs actifs dans le secteur agroalimentaire. Au menu:plus de soutien, de visibilité et des actions en faveur d’une alimentation durable. Restent toujours les freins “psychologiques” à lever. “Work in progress”, comme on dit! Explications et témoignages.
La rencontre a lieu à la Brasserie Au Baron, à Gussignies. Pas choisie au hasard…C’est là que Xavier Bailleux brasse “la Jonquille”, une bière spéciale dont il écoule 300 000 bouteilles chaque année. Le commerce transfrontalier? “Ah que c’est compliqué! Un vrai casse-tête, au quotidien. On dit ‘c’est l’Europe’, mais en fait…rien n’est pareil! Ni la TVA, ni les droits de douane, les accises. Sur le plan administratif, il faut sans cesse trouver des subterfuges. Nous devons avoir une comptabilité différente, et deux entités différentes, pour pouvoir travailler sur le marché belge”. Xavier y passe des heures et des heures. “Ca coûte du temps, de l’argent aussi…Pour livrer notre bière parfois à deux kilomètres d’ici! Ce n’est pas si intéressant, même si on vend plus, c’est tellement de paperasses, de démarches! Mais que voulez-vous, on est d’ici, on voulait vendre au marché local, belge ou français“.
Comme lui, Françoise Meulemeester a une grande expérience du commerce transfrontalier. Elle produit de l’escavèche. “Aujourd’hui à Macquenoise, côté belge, pas loin de Chimay. Mais auparavant nous étions implantés dans le nord de la France, c’est là que j’ai commencé“. Elle a d’ailleurs conservé les deux recettes, la belge et la française, pour plaire à tous ses clients. “Mais savez-vous que lorsque j’ai déménagé, j’ai dû changer de numéro de TVA. Il ne commençait plus par FR mais par BE. Hé bien ça m’a coûté des clients. Une enseigne dans la distribution, qui s’adressait à moi, a tout arrêté, du jour au lendemain. Juste parce que je sortais de la liste ‘producteur local’, parce que j’allais en Belgique. Ce sont des bêtises, je trouve…”
Source : Faire du business de l’autre côté de la frontière? Souvent casse-tête!