Créé en 2010 par l’ULB sous l’impulsion de Theodorus, son fonds d’investissement spinoffs, i-Tech Incubator est aujourd’hui l’un des outils principaux du développement du secteur des biotechs en Wallonie et principalement au sein du Biopark de Gosselies. Rejointe dans l’actionnariat par Sambrinvest, Igretec et Heraclès, l’ULB dote ainsi son campus wallon d’un outil qui va lui permettre d’accélérer son développement industriel initié en 1999 par l’installation d’un premier institut de recherche à Gosselies.
30 entreprises, 500 emplois et 400 millions d’investissements. Quelques chiffres qui prouvent à eux seuls, l’impact que l’i-Tech a eu et a toujours aujourd’hui sur le développement du secteur des biotechs au sud du pays et principalement au sein du Biopark de Charleroi Bruxelles South. “Nous sommes véritablement le fer de lance de la stratégie de développement du Biopark“, explique Florence BOSCO, la CEO de l’i-Tech. Au sein du Biopark, l’incubateur dispose de 10 000 m² de surface mixte de bureaux et de laboratoires grâce à Igretec. “Aujourd’hui, nous hébergeons en permanence une quinzaine de sociétés actives, d’une part, dans le développement de médicaments, de dispositifs médicaux ainsi que d’équipements et de produits à l’attention de l’industrie pharma-biotech et, d’autre part, dans les services de pointe à l’industrie pharma-biotech, tels que la recherche, le développement et la production à façon“, détaille la CEO. Au bout du processus d’incubation, 5 ans, ces entreprises prennent alors possession de leur propre bâtiment au sein du Biopark.
Inspiration américaine
Structuré sur le modèle des bioincubateurs américains, l’i-Tech se positionne principalement comme un “seed accelerator” ayant pour mission d’accompagner la création des start-up
au travers de son programme d’incubation en aidant les chercheurs à transformer leurs résultats de recherche en un business plan “investissable” par le capital-risque. Au travers de ce programme, les chercheurs bénéficient du coaching de l’équipe interne de l’i-Tech, qui met en oeuvre l’expertise pointue de son réseau, de son fonds de pré-amorçage ButterFly Fund ainsi que de son réseau de Venture Capital.
Et les succès sont au rendez-vous puisque que, sur les deux dernières années, les sociétés qui ont transité par l’i-Tech ou qui y sont toujours, ont annoncé une impressionnante série de deals sans précédent pour le secteur. “On songe notamment à la levée de fonds d’amorçage de respectivement 11 millions d’euros et 17 millions d’euros, en mai dernier, pour les deux dernières spin-offs de l’ULB, Epics Therapeutics et ChromaCure, pour le lancement de leurs programmes de drug discovery en oncologie, ou encore, la série B de 64 millions d’euros complétée par Iteos Therapeutics, en juin dernier, pour la poursuite du développement clinique de ses candidats médicaments, la série B de 16 millions d’euros d’Univercells, en juillet dernier, ou encore l’acquisition de Ogeda par le japonais Astellas pour un montant de 800 millions d’euros, un peu plus tôt en 2017“, explique Florence BOSCO.
Porte d’entrée pour les entreprises étrangères
L’i-Tech Incubator joue aussi un rôle important dans la volonté wallonne d’attirer des entreprises étrangères au sud du pays. En pratique, une fois qu’une société décide de se relocaliser ou d’installer une filiale au sein du Biopark, l’incubateur prend en charge tout l’accompagnement de terrain, en ce inclus l’enregistrement à la BCE, l’ouverture du payroll auprès d’un secrétariat social, l’aide au recrutement du personnel, l’hébergement au sein de leurs infrastructures, l’introduction dans la communauté des CEO du Biopark ainsi que la mise en contact avec les partenaires scientifiques, cliniques ou industriels pertinents, l’aide au montage de dossiers de soumission à la DG06 pour les subsides R&D et avances récupérables, ainsi que l’identification de tous les sous-traitants classiques: notaire, comptable, avocat, IT… Le tout afin de permettre un démarrage rapide des activités en Wallonie.
Et l’avenir de l’i-Tech sera toujours plus lié à celui du Biopark. En effet, début 2019, un nouveau plan stratégique sera présenté. “Ce plan a été développé sous l’impulsion de la cellule CATCH et il vise à doubler l’emploi au sein du Biopark d’ici à 2025“, explique Florence BOSCO. Et pour accompagner cette nouvelle impulsion, les équipes CATCH et du Biopark poursuivront leur collaboration jusqu’en 2020.
Aurélien LAURENT