Pas de doute, l’agriculture bio est moins productive que le conventionnel mais elle a de meilleures performances économiques, estime l’INSEE dans une nouvelle étude. Grâce à des ventes en circuit court, l’absence notable d’intrants chimiques et des prix de vente plus élevés, les agriculteurs bio s’en sortent mieux.
C’est une étude d’une ampleur inédite que vient de publier l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) sur la performance économique de l’agriculture biologique comparée à celle du conventionnel. L’Institut a étudié la rentabilité de 1 800 fermes bio et de 28 000 exploitations conventionnelles. Trois secteurs sont représentés : le maraîchage, la viticulture et la production laitière. Selon ces travaux, l’agriculture bio est plus rentable que le conventionnel.
Davantage de salariés mais des économies sur les intrants chimiques
Du côté des viticulteurs bio, le chiffre d’affaires moyen est de 17 000 euros par hectare, soit… 46 % de plus qu’en conventionnel ! Une différence d’autant plus surprenante que les frais de personnel y sont une fois et demi supérieur. “Près de 0,14 équivalent temps plein salarié par hectare en bio contre 0,08 en conventionnel”, détaille l’INSEE. Cela s’explique, d’une part, par des prix de vente supérieurs de 10 % à 40 % selon les produits. D’autre part, la différence est due au nombre d’exploitations bio en zone AOP (Appellation d’origine protégée). Au final, l’excédent brut d’exploitation (EBE) est de “6 400 euros à l’hectare contre 3 700 euros pour les viticulteurs conventionnels”.
Pour le secteur du maraîchage, le chiffre d’affaires des producteurs de légumes bio est inférieur à celui des producteurs conventionnels (10 900 euros contre 12 500 à l’hectare). Mais “les maraîchers bio utilisent moins d’intrants de synthèse (engrais, amendements, produits de protection des plantes…) et économisent ainsi sur les consommations intermédiaires”, note l’institut. L’EBE est donc de 3 300 euros en moyenne pour les bio contre 2 500 pour les conventionnels.
De la vente en circuit court permet de “capter davantage de la valeur finale du produit”.
Pour la production laitière, ce…